Le nombre de publicités sur Internet s’est multiplié d’année en année, entre les bannières, les pop-up, les vidéos non désirées… Sur certains sites, c’est devenu quasiment invivable. C’est ainsi qu’au début des années 2000, des informaticiens ont mis au point des programmes bloquant ces publicités, le plus célèbre d’entre eux deviendra en 2005 Adblock Plus. Adblock Plus va connaitre un vrai succès au point de commencer à déranger les sites Internet ainsi que les annonceurs. En 2016 certains sites vont commencer à interdire leur accès aux utilisateurs d’Adblock Plus. Pourtant en 2019, le nombre d’utilisateurs n’a cessé d’augmenter, ce qui révèle bien le problème de la publicité sur Internet, au point de pousser Google Chrome à sortir son propre bloqueur pub. Étonnant ? Pas vraiment, on vous explique.
Pourquoi Google Chrome lance-t-il son bloqueur pub ?
Tout le monde a conscience du problème des publicités sur Internet. Sans bloqueur pub, se connecter sur certains sites relève du parcours du combattant. Cela n’a évidemment pas échappé aux ingénieurs de Google. Pourtant comme l’explique 1&1 IONOS, ces publicités sont souvent vitales pour ces sites et les bloqueurs pubs tuent à petit feu ces pages Web. Les navigateurs doivent donc trouver un certain équilibre pour évincer les publicités invasives et laisser des ressources aux sites web. Google Chrome veut donc proposer un bloqueur pub qui contrairement à Adblock Plus, ne bloque pas tout. Rappelons qu’Adblock Plus laisse passer les publicités dont les annonceurs ont versé de l’argent aux bloqueurs pubs, ce qui rend la situation ironique. Google veut donc quelque part mettre fin à ce système et reprendre un droit de regard sur le modèle publicitaire sur Internet.
Google Chrome va-t-il décider de ce qui est bon ou pas ?
Le bloqueur pub de Google Chrome aura la particularité de ne bloquer uniquement les publicités invasives. Mais que considère-t-on comme publicité invasive ? Voilà toute la question. Google a travaillé sur le projet avec « Coalition for better ads », un collectif qui regroupe des publicitaires, les principaux acteurs du web et des médias comme le Washington Post. Ils ont défini une liste de publicité invasive comme : les pop-up qui s’affichent par-dessus la page, les pages de pub qui s’affichent avant la page désirée avec un compte à rebours, les vidéos en lecture automatique avec du son ou encore les grandes publicités qui suivent le défilement de la page. Il existe aussi une liste pour les mobiles. Firefox a d’ailleurs aussi commencé à mettre en place des démarches dans ce sens, on vous en parlait. Ces publicités seront donc bloquées par le nouvel outil de Google Chrome.
Google Chrome doit-il jouer ce rôle-là ?
Si l’initiative est plutôt bien perçue pour l’instant, la question que tout le monde se pose est de savoir si c’est à Google Chrome seul de jouer ce rôle ? Car finalement, ce que cherche Google Chrome ici, c’est reprendre la main et surtout s’ériger comme arbitre sur une question cruciale du fonctionnement du web d’aujourd’hui. Si Google Chrome parvient à imposer son modèle, c’est au fond Google Chrome qui décidera ce qu’est la bonne ou la mauvais publicité et se posera alors comme régulateur du web. Est-ce à Google Chrome de jouer ce rôle ? C’est loin d’être certain mais ce qui est sûr, c’est que Google pèse certainement plus que les organismes régulateurs officiels et c’est ce que cherche à prouver la firme américaine.
Le bloqueur pub de Google Chrome débarquera en Europe en juillet 2019 et pourrait changer beaucoup de choses, réponses à toutes nos questions dans quelques mois !
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