Dossier : le point sur la technologie des SSD
Depuis plusieurs mois maintenant, les SSD ont le vent en poupe. De plus en plus de fabricants proposent leurs propres modèles, et de plus en plus d’utilisateurs se montrent intéressés par ces disques à mémoire flash.
SSD : les évolutions à venir…
– Y aura-t-il des évolutions majeures du SSD dans les années à venir ?
Il y a gros à parier que oui…
Dans un premier temps, les développeurs prévoient un accroissement de la capacité des SSD, ainsi que des prix plus attractifs. Samsung promet l’arrivée prochaine d’un SSD de 512 Go, exploitant une technologie doublant la réactivité, le toggle-mode DDR (double data rate) NAND. Ce procédé, qui exploite un contrôleur synchrone aurait été conçu par la société Forward Insights. Quant à Intel, il vise les 600 Go et plus grâce à une finesse de gravure améliorée et un contrôleur gérant la compression/décompression à la volée. Solution également développée par la société StorWise pour IBM, avec le procédé Real Time Random Access.
Des évolutions sont également possibles du côté des systèmes d’exploitation couplés au hardware, avec par exemple une implantation native de cellules NAND (ou autres) sur la carte mère. Il existe d’ailleurs déjà des modèles de carte fille au format PCI Express tels que le IoDrive de Fusion-io ou le GM-PowerDrive-LSI-PCIe de PhotoFast dont le modèle le plus véloce permet d’atteindre 1.500 Mo/s en lecture et pas moins de 1.400 Mo/s en écriture.
Les performances de ces cartes PCI-Express haut de gamme n’ont rien à voir avec ce que proposent les meilleurs SSD actuels.
– 2011 verra l’entrée en compétition des spécialistes du disque dur.
Pour faire face à la montée en puissance des fabricants de mémoire Flash, les acteurs traditionnels du stockage, pour le moment présents mais discrets, se rassemblent.
Hitachi, détenteur de nombreux brevets, s’est allié avec Intel pour proposer une gamme destinée dans un premier temps aux professionnels, avec des technologies axées sur la fibre optique et le SAS (Serial Attached SCSI). Devant la montée en puissance d’IBM, ils viennent d’inscrire leur projet dans le cadre de l’alliance menée par le leader mondial du disque dur : Western Digital.
le SSD Silicon Edge Blue de Western Digital
Western Digital, qui a racheté la société SiliconSystems, pionnière dans la fabrication de SSD, aurait dans sa poche quantité de brevets et une équipe d’ingénieurs de premier plan. Cela lui assure une position favorable dans l’alliance qu’elle vient juste de créer (le 22 août) avec Seagate, Samsung, Toshiba, Indilinx et Sandforce. D’autres ont rapidement rejoint le groupe, dont Intel. Ce sont aujourd’hui 32 industriels qui forment une redoutable alliance.
Seagate semble vouloir se placer sur une niche du marché professionnel des serveurs et du matériel à très haute valeur ajoutée, probablement en équipement militaire et industriel répondant à des normes drastiques de qualité, ce qui lui permettrait d’acquérir l’expérience qui lui manque sur le marché grand public. Pragmatique, Seagate est à l’origine d’une tentative originale de fusionner un HDD classique avec un SSD (le Momentus XT) , une technologie hybride qui n’a pas convaincu, mais a quand même réuni plusieurs acteurs de premier plan autour d’une Hybrid Storage Alliance. Un récent rapprochement avec Samsung, suivi d’un accord avec le groupe conduit par Western Digital, promet le développement prochain d’une nouvelle génération de contrôleurs et de cellules mémoires, qui pourraient répondre aux exigeants standards du JEDEC (Joint Electronic Device Engineering Council’s), une association au sein de laquelle Micron et Seagate seraient leaders.
IBM mène depuis trois ans une politique agressive de rachat, qui lui permet de disposer d’un véritable trésor de guerre technologique. Sa cible principale est le monde professionnel, mais la création d’une alliance avec Infineon, Samsung, Global Foundry, Toshiba et TDK, promoteurs de la MRAM (Magnetoresistive Random Access Memory), pourrait venir bouleverser le marché grand public. Attentifs, les experts estiment que deux ou trois grands acteurs pourraient s’affronter sur le terrain dans les prochaines années. Tous les indicateurs révèlent qu’IBM dispose déjà des atouts nécessaires pour reconquérir le marché grand public et considérablement renforcer sa position sur le terrain des grandes entreprises et organisations d’Etat.
Notre bon vieux disque dur est-il condamné ? Qui sait ?
Performant, offrant un rapport qualité prix imbattable, il propose une solution éprouvée et familière, arrivée à sa pleine maturité.
Quant au SSD, il est encore largement perfectible. Cependant, sa marge d’évolution conséquente en fait indiscutablement l’un des supports du futur.
Vraiment le meilleur dossier que j’ai lu sur le SSD : dommage que je vienne seulement d’en prendre connaissance, et pas avant l’article que j’ai écrit moi-même dans une autre perspective, car il explique parfaitement des problèmes que j’ai rencontrés. Je vais revoir mon article pour faire un lien vers ce dossier, et faire quelques citations.
Bonne continuation.
oui vraiment un tres bon dossier sur le SSD, qui va bien m’aider pour mon mntage la semaine prochaine.
Juste un bémol, le lien des pilotes Rapid Storage d’Intel qui est HS
Good job
bonjour,
concernant la taille des ssd et la compression . quand il y a comme information ssd 120 Go , ça signifie 120 go d’espace brute , mais plus en donnée vu qu’il y a de la compression ?
Pour la récupération de donnée en cas de problème , il faut que les logiciels de récupération prennent en compte la compression existant au niveau du ssd . y a til une norme sur ces compressions , sont elles disponibles pour les logiciels libre ?
Merci .
J’ai oublié une question ?
Que donne en performance les SE virtualisés sur des ssd ?
Dans mon cas : linux comme systeme hote + virtualbox .
Merci .
Bonjour Stan,
En ce qui concerne ta première question :
Il y a effectivement un gain en espace occupé par rapport à la taille des fichiers. Je ne l’ai pas mesurée précisemment, mais peut-être d’autres ont poussé les investigations et te répondront. Le taux de compression est variable, suivant la nature des fichiers, entre 0.15 (soit 15ko pour 1mo) et 1 (identique). Sur la décompression d’une image Acronis, j’obtiens un gain d’environ 1/5ème (système d’exploitation + logiciels – le fichier d’échange est exclu de l’image Acronis).
A propos de la récupération de données : Tant que le firmware et le logiciel interne du SSD ne sont pas défaillants, la compression et décompression se font de manière transparente pour le système d’exploitation comme pour le logiciel de récupération. Il n’y a donc aucune incidence sur le fonctionnement. Sauf erreur, le logiciel de récupération voit la taille originale des données, il ne tient donc pas compte de la compression.
Troisième question : Les logiciels internes aux SSD utilisent des algorithmes propriétaires et les constructeurs communiquent peu à ce sujet, si ce n’est pour annoncer des performances. Ils ne sont donc pas extensibles aux formats logiciels existant, même s’il est probable qu’ils soient proches des formats logiciels (peut-être même qu’ils utilisent des formats connus).
La virtualisation profite des performances du SSD. Tout est plus réactif. Dans quelles proportions, j’avoue ne pas l’avoir mesuré.